Syndicalisme enseignant au Québec : une histoire de luttes et de défis actuels

      Le samedi 12 avril 2025, le Collège Jean de Brébeuf a accueilli une conférence d’envergure organisée par l’Association des Enseignants Immigrants du Québec (AEIQ), en collaboration avec la Fédération autonome de l’enseignement (FAE), l’Alliance des Professeurs et Professeures de Montréal (APPM) et le Syndicat de l’Enseignement de l’Ouest de Montréal (SEOM). Cette 4e édition, riche en échanges et réflexions, portait sur la thématique du syndicalisme enseignant au Québec, en explorant son histoire, sa ligne du temps, son évolution et les défis contemporains auxquels il est confronté.

      Une réflexion approfondie sur le contexte actuel

      Martin Leclerc, représentant de la FAE, a ouvert la journée en contextualisant deux projets de loi récents : le projet de loi 89, qui menace les droits syndicaux fondamentaux tels que le droit de grève, et le projet de loi 94, visant à resserrer le contrôle ministériel sur l’enseignement et à imposer un cadre éthique strict au personnel enseignant. Ces projets ont été vivement critiqués pour leur potentiel à affaiblir l’autonomie professionnelle et la démocratie syndicale.

      Un retour historique du syndicalisme et état des lieux

      Élyse Bourbeau, Jehanne Blaise et Steeve Pinsonneault de l’APPM et du SEOM respectivement ont animé un quiz interactif sur l’histoire du syndicalisme enseignant au Québec. Ils ont ensuite dressé un portrait du mouvement actuel, en soulignant un taux de syndicalisation stable à 39 % en 2024, des luttes historiques pour l’équité salariale, les régimes de retraite ou encore les services de garde. Des comparaisons internationales ont permis de situer le Québec entre le modèle nord-américain plus restrictif et les traditions plus syndicalisées comme celle de l’Islande. La FAE y a été décrite comme un acteur de syndicalisme de combat, engagé aussi sur les fronts de l’environnement, des droits des femmes et des minorités.

      Témoignages et préoccupations du terrain

      Jehanne a par la suite pris la parole pour détailler les rôles du délégué syndical, suivi d’un riche échange avec les membres de l’organisme AEIQ. Plusieurs enjeux concrets ont été soulevés, notamment les congés pour obsèques à l’étranger, l’âge de la retraite pour les enseignants immigrants, ou encore les conditions d’acceptation des tâches professionnelles et la problématique de l’intégration et de la rétention des enseignants de la communauté immigrante dans les centres de services scolaires de Montréal. La conférence a aussi permis de revenir sur les retombées positives de la dernière grève : hausses salariales, meilleures compositions de classe, et services adaptés accrus.

      Une ouverture vers l’avenir

      Enfin, une prochaine thématique de formation a été suggérée : “Immigrants et représailles syndicales : vos craintes sont-elles fondées ?”, preuve d’un engagement continu à inclure toutes les voix du milieu enseignant. L’événement s’est conclu dans une atmosphère chaleureuse avec rendez-vous pour avril 2026.